J’ai peur du dentiste, que faire ?
Victime de Stomatophobie
La peur du dentiste s’appelle la Stomatophobie. Stomato, du grec ancien stomato (la bouche) et phobie, d’à peu près tout le monde depuis toujours : « Nonnonon, je n’irai pas, n’insiste pas, de toute façon ce jour-là j’ai Zumba. » Voici quelques solutions pour moins avoir peur du dentiste.
Peut-on contrôler sa peur du dentiste ?
Par définition, une phobie est une aversion instinctive. C’est une peur non raisonnable… On peut toutefois apprendre à travailler dessus et la maîtriser, entièrement ou partiellement.
En ce qui concerne le soin des dents, la phobie est grande, chez beaucoup de monde. On la contrôle peu. Elle n’est parfois pas avouée… Elle remonte, dans l’inconscient collectif, à l’époque pas si lointaine des arracheurs de dents : ces charlatans faisant le tour des places de villages pour vanter la magie de calmants miracles. Calmants qui ne calmaient rien, mais qui n’empêchaient pas les soins à la tenaille, sans la moindre forme de précaution. Beaucoup de psychologues s’étant penchés sur la question estiment que la peur déraisonnable du dentiste remonte très souvent à des traumas d’enfance, de vieux souvenirs ou d’un héritage transgénérationnel impossible à contrôler naturellement.
Stomatophobie et héritage familial
Si votre peur du dentiste persiste aujourd’hui, on prendra soin de ne pas la transmettre à sa descendance… sous peine de voir se perpétuer la chaîne phobique de la profession. On aura conscience, en public et en leur présence, de ne pas évoquer les mauvaises expériences et les appréhensions non contrôlées devant ses enfants et ses petits-enfants… Dans la mesure du possible, il faut que chacun puisse se faire sa propre idée du dentiste : les techniques changent en permanence pour supprimer la douleur et, surtout, rendre la séance plus agréable et moins anxiogène.
Les praticiens sont également mieux formés au public des enfants. Ils savent mieux les accueillir et prendre le temps de les acclimater. Au préalable, comme la peur du dentiste persiste encore de nos jours, un parent prendra le soin de préparer son enfant en lui expliquant le déroulement des choses, simplement, et sans mots anxiogènes, même à contre-emploi comme « ne t’inquiète pas, c’est sans douleur ». L’enfant ne retiendra que « l’inquiétude » et la « douleur » dans vos propos…
Comment se préparer avant un rendez-vous chez le dentiste ?
La meilleure des solutions pour se préparer avant un rendez-vous chez le dentiste est, justement, de se préparer avec lui – il faudra, au préalable, déterminer s’il est réceptif à vos demandes et s’il est prêt à vous conseiller.
Les temps changent et les dentistes s’adaptent
Heureusement les temps changent et les dentistes s’adaptent. La majorité des praticiens d’aujourd’hui prennent en considération les divers degrés de stomatophobie de leur clientèle. De nos jours, nombre de techniques et de soins préventifs permettent de mieux apprivoiser ses peurs. Les procédés d’endormissement des zones sensibles de la bouche sont plus efficaces, moins douloureux et génèrent moins d’angoisses chez le patient.
Des solutions médicales adaptées
Il pourra, par exemple, vous proposer une sédation par gaz indolore et inodore : un mélange d’oxygène et de protoxyde d’azote. Appelé MEOPA, ce procédé place le patient dans un état de conscience modifié, sans effet secondaire, mais qui fait s’envoler le stress pendant quelques minutes. Avec le temps, ce type de préparation permet, chez beaucoup de patients, de se réconcilier avec les soins dentaires et de se faire au protocole d’anesthésie.
Les petits trucs qui vous aident
Si la MEOPA est relativement récente et peu usitée encore, d’autres techniques, d’autres petits « trucs » aident à relativiser et se détendre avant un rendez-vous chez le dentiste. La première des choses est de s’avouer sa peur et d’en parler, surtout à son dentiste. Si cela vous paraît insurmontable, il est possible d’entamer un travail d’apprentissage à la relaxation pour ne pas se focaliser sur les odeurs et les bruits du cabinet, souvent à l’origine de mauvais souvenirs. Thérapies cognitives et/ou comportementales, certains dentistes sont formés à ce type de méthode, ayant pour but de diminuer l’anxiété et la perception de la douleur. Sophrologie, hypnose, acupuncture… : méthodes et praticiens sont aujourd’hui nombreux à travailler sur la stomatophobie.
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